21 octobre 2016
L'axe de la route D934 fermé à Pontoise-les-Noyon
Laurent Mignaux - Terra
La conférence Floodrisk, qui se déroule du 17 au 21 octobre à Lyon, réunit des chercheurs et praticiens du monde entier pour partager expériences et progrès de la recherche, sur la politique et la gestion des risques d’inondation. Le Cerema y a mené plusieurs interventions, et la présentation d’un poster a été primée.


Le Cerema est l’un des sponsors officiels de la conférence, qui a lieu tous les quatre ans, et pour la première fois en France. Floodrisk s’adresse à un public large : ingénieurs, bureaux d’études, collectivités, établissements publics…

Plusieurs experts du Cerema sont intervenus, notamment au sujet des systèmes de protection contre les submersions marines, et ont présenté de nouvelles méthodes destinées à mieux diagnostiquer l’état de ces systèmes.

L’un d’eux, Frédéric Pons, a remporté un prix pour sa présentation d’un poster portant sur l’enjeu de récupération de données hydrométriques anciennes, avec le logiciel NUNIEAU développé au Cerema. Cet outil est au cœur d’un marché national lancé par le service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (schapi) pour récupérer des données de mesure de niveau anciens en rivière ou de pluie. NUNIEAU a dû faire l’objet d’améliorations en particulier pour augmenter les contrôle sur les productions du prestataires de ce travail.

Mardi 18 octobre :

  • Bertrand De Bruyn : Assessing flood forecast uncertainly with fuzzy arithmetic. (16h00– 17h30) : présentation d’un modèle simplifié permettant de prévoir l’évolution du niveau de l’eau lors de crues.

Mercredi 19 octobre :

  • Gwenael Le Jouannic : Post-disaster recovery : how to encourage the emergency of economic and social dynamics to improve resilience ? (11h00-12h30) : Le projet RAITAP : anticiper la phase post-catastrophe… L’anticipation de la phase de reconstruction, qui suit la décrue, peut-elle viser, outre un retour à la normale rapide, un objectif de réduction de la vulnérabilité d’un territoire vis-à-vis d’un nouvel événement ? Le projet RAITAP vise à expliciter les caractéristiques de la phase post-catastrophe par une approche historique et par une analyse de son déroulement, éclairées par plusieurs retours d’expériences et entretiens d’acteurs. Les retours d’expériences menés jusqu’à présent semblent montrer que les périodes de reconstruction peuvent être des opportunités pour réduire la vulnérabilité : soit pour réaliser des opérations lourdes et coûteuses, soit pour accélérer des programmes déjà engagés. La planification de la reconstruction représente une piste sérieuse pour réduire le délai de retour à la normale et la vulnérabilité du territoire.
  • Edouard Durand : River Loire levees hazard studies – Cardigues’ model principles and utilization examples on blois levees. (16h00–17h30) Présentation du modèle CARDigues (Calculs d’Aléas de Rupture pour les Digues), qui permet d’évaluer la probabilité de rupture de digues lors d’épisodes de crue via des indicateurs tels que la topographie, les sollicitations hydrauliques, les caractéristiques géotechniques et les observations des visites techniques approfondies (comme la présence de canalisations, de maisons encastrées, de végétation…).

Jeudi 20 octobre :

  • Celine Perherin : Coastal hazards mapping : which obstacles prevent the stakeholders from reaching a consensus ? (09h00–10h30) Une analyse afin de définir les conditions pour établir un consensus entre les acteurs locaux et étatiques sur la mise en place d’une cartographie de l’aléa côtier.

⇒ Pour plus d’information : "Cartographies d’aléas littoraux : quelles difficultés s’opposent à l’atteinte d’un consensus entre les acteurs"

  • Valery Le Turdu : Inventory of armourstone. (09h00–10h30) Présentation d’un inventaire des carrières d’enrochements, matériau naturel utilisé pour protéger les terres des crues et des vagues. Cet inventaire informe sur la localisation des carrières, mais aussi sur la qualité et la disponibilité du matériau. La base de données est mise à jour régulièrement grâce à une collaboration de l’ensemble des acteurs du secteur.
  • Celine Trmal : Flood protection structure detection with Lidar : example in french Mediterranean river and coast. (09h00–10h30) Le traitement des données Lidar pour la détection automatique des remblais (digues), berges, et zones protégées littorales.
  • Frederic Pons : DIDRO project - New means for survying dikes and similar flood defense structures (09h00 -10h30) La surveillance des digues par des drones permet d’effectuer des opérations en temps normal comme lors d’épisodes de crise, tout en limitant l’intervention de personnel. Le projet DIDRO, auquel participe le Cerema, vise à développer un système de surveillance rapide, flexible et qualitatif grâce à des drones équipés d’un matériel de pointe.
  • Mathieu Alquier : Breach modelling by overflow with TELEMAC 2D : comparison with large-scale experiments (09h00–10h30) L’utilisation du système TELEMAC 2D pour représenter les zones érodées suite à des brèches des systèmes de protection lors d’inondations.
  • Marc Igigabel : Coastal flood protection systems - concepts and analysis. (11h00–12h30) L’étude des systèmes de protection contre les submersions marines a fait l’objet d’une présentation orale axée sur les concepts et les méthodes d’analyse. Les échanges avec la salle ont ensuite porté sur les modes de défaillance qui font l’objet dans notre publication d’une présentation à l’échelle du système et à l’échelle de ses différents types de structures. Lors des temps de pause, des échanges complémentaires ont eu lieu, notamment avec HR Wallingford, le BRGM et IRSTEA, sur l’application de la méthodologie à des études de cas. Ces échanges se sont appuyés sur le poster présentant les études de cas réalisés sur les sites touchés par Xynthia.

(Présentation du Cerema par Yann Deniaud à l’ouverture de la conférence)

Le Cerema possède une expertise en matière de surveillance des digues maritimes et fluviales, et collabore avec Irstea pour le ministère de l’Environnement afin de surveiller ces ouvrages.

Avec le projet DIDRO, il développe un modèle de drone capable d’effectuer une surveillance des digues même en épisode de crise.

Les communes et groupements de communes seront dès janvier 2018 chargés de la prévention des inondations. Afin de les aider à mettre en place la GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), le Cerema et Irstea ont lancé en juin un appel à partenariats pour :

  • Etablir un diagnostic territorial
  • Intégrer les différentes composantes de la GEMAPI : la gestion et la restauration des cours d’eau, plans d’eau, des zones humides et des ripisylves, notamment par l’ingénierie écologique, la détermination et la gestion des systèmes d’endiguement et des barrages,
  • Elaborer et évaluer sur la plan socio-économique les projets et programmes d’action
  • Concevoir des dispositifs innovants pour l’acquisition et la valorisation de données, la cartographie et l’aide à la décision.

Par ailleurs, le Cerema propose plusieurs publications techniques portant sur les ouvrages de protection :

> Le guide "Coût des protections contre les inondations fluviales"
> L’ouvrage "Étude des systèmes de protection contre les submersions marines", basé sur des études de cas de territoires impactés par la tempête Xynthia.

Le site web de l'événement